Les Vieux Fourneaux T3, ils ont des remords les goélands déplumés

On ne change pas une équipe qui gagne. Revoilà les trois lascars, les seniors en goguette, les goélands sans âge et un brin déplumés. Ils vont en remettre une couche à tous les ventres mous qui leurs flanquent battons dans les roues et urticaire. Mais au passage il y a des souvenirs de jeunesse qui font de la résistance, ce qui parfois peut aussi faire mal au cœur. Pour le tome 3 des Vieux Fourneaux, on accroche sa bavette autour du cou pour ne pas tout salir quand on pleurera de rire ou d’émotion. Lupano a musclé dialogues et scénario. Dessin toujours classe et naturel de Cauuet qui a une grande responsabilité dans le succès de la série. Alchimie magique. Le tout flirte avec l’Everest de l’humour et la tragi-comédie.

Les Vieux Fourneaux Pierrot se prend pour Maya l’abeille. Anar un jour, Pierrot toujours. Au village sous des gouttières à noyer un chat, Antoine et Mimile cohabitent avec Sophie, jolie fleur de province qui finalement n’a pas de lien de parenté avec l’autre enfoiré richissime des Garan-Servier. Mais une vieille, encore, va semer la discorde. Qui est Berthe des Ravines ? Rien à voir avec Manon des Sources. Encore que. Elle a subit elle aussi méchanceté et connerie des villageois. Mais c’était après le règne du Maréchal et le départ des Teutons. Pas très bien dans ses baskets le Mimile. De quoi en faire un malaise pas vagal. Quand on un morceau de quenotte planté dans le plafond faut s’attendre au pire. En l’occurrence, c’est le propriétaire de la dent qui refait surface. Normal pour un plongeur. Il est balafré et manchot, unijambiste l’anglo-saxon et il cherche La Biouche.

Celui qui part Allez, on s’arrête là. Point trop n’en faut. Ne gâchons pas la marchandise. Les turpitudes des trois copains donnent lieu à quelques formules qui pourraient devenir culte. Pour la route : On fait trembler les puissants et on relance l’économie. Et encore on n’est pas chauds il n’est même pas onze heures. Wilfrid Lupano a donné un passé à ses papis flingueurs. Il a durci un soupçon le tableau. Les Vieux de la vieille ne sont pas des vrais gentils. Ils sont humains tout bêtement. Ce qui les rend encore plus attachants. On aimerait les avoir comme grands-pères ces terreurs du bocage. Maintenant que Mimile a pris la tangente, allez savoir pour la suite. On se rassure. Lupano est sur le coup.

Les Vieux Fourneaux, Tome 3, Celui qui part, Dargaud, 11,99 €

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